"J’ai souvent observé à travers le corps, l’être humain comme un monde infini. J’ai toujours eu la conviction que l’intime du corps n’était pas la destination finale mais le lieu de bascule vers un hors corps. Comme s’il existait niché en nous un seuil qui une fois franchi ouvrait vers un ailleurs.
Il est de rares expériences conscientes ou inconscientes, provoquées ou subies qui ouvrent une perception extra sensible. On se laisse alors, un temps, être mû en confiance dans un inconnu.
Je regarde ces moments quand ils arrivent comme des fractures dans le réel. Autre chose en nous, que notre mental ou que notre corps seul, fait l’expérience de la vie. Nous sommes partie intégrante d’un paysage en mouvement.
Je me sens tenue, aujourd’hui, de revenir à ce qui a été pour moi un premier détonateur vers l’ailleurs : un lien à la musique. La musique a toujours été ce qui m’a aidé à traverser les murs, à commencer par ceux qui se trouvent dedans.
« N’importe où ! n’importe où ! pourvu que ce soit hors de ce monde ! » (Charles Baudelaire)
Sortir du monde ou serait-ce entrer dans le monde ? La musicalité dans un sens élargi décrit pour moi une réalité sans pesanteur de la matière, une aspiration vers une essence supérieure qui échappe à la définition.
J’ai toujours tenu pour très proche, voire indissociable la musique dans une acception large et la danse dans un sens large également.
La musique non pas comme un élément différencié de l’expérience du corps; mais en tant qu’elle est intrinsèquement liée à la manière dont je vis l’écriture dans la danse.
Je pense même que c’est l’espace qui les réunit qui m’interpelle. Ce que la musique confère d’immatérialité à la danse et ce que la danse permet d’incarnation à la musique.
Un équilibre des plus fins qui manifeste autant la vibration que l’évocation.
Pour Orage, j’imagine une assemblée minimale où la danse et la musique existeraient comme une expression élémentaire de l'être humain. Un principe vibratoire qui traverse la matière de chacun et fait entrer en résonance. Une partition commune enracinée dans un imaginaire pluriel.
De nouveau, ma conviction me porte à croire que ce lieu en nous et hors de nous crée l’unité, tisse le lien, nous accorde selon des lois qui nous échappent."
Dalila Belaza
CONCEPTION, Direction artistique et chorégraphie
Dalila Belaza
Création musicale originale
Serge Teyssot-Gay
interprétation
Dalila Belaza, Serge Teyssot-Gay, distribution en cours
Production
hiya compagnie - association Jour
Coproduction
La Briqueterie-CDCN du Val de Marne ; La Biennale de la danse de Lyon ; Ballet Preljocaj - Pavillon Noir - Centre Chorégraphique National Aix-en-Provence
recherche de partenaires en cours
SOUTIENS
Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Ile-de-France
ACCUEIL EN résidence
Maison de la danse, Lyon - Pôle européen de création
Mise à disposition de studio
CN D - Pantin
Crédits photos : Laurent Philippe
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